L’histoire de Kimpa Vita et du mouvement antonianiste

 

Situation du Kongo à la naissance de Kimpa Vita

Kimpa Vita vit le jour entre 1684 et 1686 à Mbanza Kongo, dans une famille noble résidante au royaume du Kongo. Jeune, elle est baptisée. Dona Beatriz est son nom chrétien. A cette époque, le Kongo avait déjà connu le christianisme depuis la fin du 15e siècle avec notamment la conversion au christianisme du manikongo Nzinga a Nkuvu qui prit le nom de Jean Ier du Kongo.

Au XVIe siècle, des conflits avec des peuples voisins obligent le manikongo Alvaro Ier à solliciter le soutien du Portugal en 1568. Cette situation renforce l’emprise lusophone sur la zone. En 1665, des colons portugais mettent en place une expédition militaire pour prendre  les mines du royaume. La défaite du manikongo est cuisante. L’armée du Kongo vole en éclats et le roi Antoine Ier est décapité. Malgré cette victoire, le Portugal n’a pas la force militaire nécessaire pour occuper la région. C’est au cœur de ces bouleversements que Kimpa Vita grandit. Etant jeune, Kimpa Vita s’initie à la spiritualité avec dans sa besace les talents d’un médium. Elle est considérée comme « nganga marinda ». Ce terme qualifie un être capable d’entretenir des rapports avec le monde des esprits. Au fil du temps, Kimpa Vita est initiée au culte kimpasi.

Le mouvement antonianiste

Les messages de Kimpa Vita sont religieux et politiques. Se basant sur le récit biblique au cœur du royaume du Kongo, elle soutient que Jésus et ses disciples viennent du Kongo. Tout en reconnaissant l’autorité du pape, elle était hostile vis à vis des missionnaires chrétiens européens. A noter le fait qu’elle militait pour l’unité et l’indépendance du Kongo. Versant dans le syncrétisme, Kimpa Vita adapte la prière Salve Regina en Salve Antoniana. Cette dernière souligne que Dieu ne se préoccupe pas des sacrements mais seulement des motivations de ses fidèles. Ce mouvement basé sur le syncrétisme, liant spiritualité kongo et religion catholique, porte le nom de mouvement antonianisme. Kimpa Vita en est la figure de proue. Avec ses adeptes, Kimpa développe son mouvement. Elle s’installe à São Salvador du Congo. Elle y implante ses quartiers et regroupe autour d’elle des milliers d’adaptes. Des missionnaires sillonnent les région pour diffuser sa pensée.

« Brulée vive »

Pendant que le mouvement gagne de l’envergure, Pierre IV du Kongo cherche à s’assoir sur le trone. Dans sa quête, il veut prendre possession de São Salvador du Congo. Pedro Constantinho da Silva est commissionné. Il prit le jeu à son compte et se proclame roi à son arrivée. Il rejoint aussi le mouvement de Kimpa Vitaa.

Après cette trahison, Pierre IV décide de faire arrêter Kimpa Vitaa qui prenait de l’envergure. En 1706, elle est condamnée pour hérésie. En juillet 1706, Kimpa Vita est brûlée vive sur un bûcher dans la ville d’Evolulu.

 

Photo de Couverture : La prophétesse Kimpa Vita interprétée par une comédienne dans le documentaire « Kimpa Vita, la mère de la révolution africaine », de Ne Kunda Nlaba. 

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