
Chez Black Ego, le passé inspire le futur . Nous explorons et partageons l’histoire fascinante de l’Afrique, de ses civilisations anciennes à ses héros modernes. Notre mission est de reconnecter les générations actuelles à l’héritage culturel du continent, à travers des récits captivants, des découvertes archéologiques et des initiatives éducatives.
Bathie Samba Diagne
Categories: Histoire de l'Afrique
Depuis sa fondation par Lukeni au XIVé siécle, les Mani Kongo ou rois du Kongo se sont succédé à la tête du royaume.
Jusqu’à l’éclatement du royaume et à la disparition du titre Mani Kongo, les souverains du Kongo ont fait rayonné l’histoire de leur peuple avec des réformes , dés fois influencés par les portugais. Retour sur l’histoire de ces régents .
Le roi du Kongo est aussi appelé Ntinu ( qui signifie « refuge », celui qui met le peuple en sécurité).
Le roi était élu par les bambuta (incorrectement traduit par « anciens », mais signifiant « responsables » des catégories socio-professionnelles, choisis pour leurs compétences locales, régionales, provinciales et nationales).
Le roi avait bien évidemment le titre le plus élevé – ntinu/ntotila/mani Kongo – lui donnant le privilège d’attribuer les titres inférieurs : prince, duc et marquis.
Contrairement aux périodes où le pouvoir était plus centralisé, les rois des XVIIIe et XIXe siècles n’avaient plus le pouvoir de choisir les manis provinciaux. Nonobstant, ils conservaient un rôle important, celui de les introniser rituellement à Mbanza Kongo, capitale du royaume.
Certes, le mani Kongo avait une relative influence sur le choix des manis (gouverneurs) des provinces, les plus proches de Mbanza Kongo, mais celles devenues autonomes créèrent, lors du processus de fragmentation, leur mécanismes propres – leur conseil, des partis internes se disputant le pouvoir, etc. – à l’image du royaume.
Afonso Ier, l’inventeur du christianisme kongo, meurt en 1542, et son long règne est suivi de plusieurs autres décennies de stabilité sous Diogo Ier Nkumbi a Mpudi (r. 1544-1561), Álvaro Ier Nimi a Lukeni lua Mbemba (r. 1568-1587) et Álvaro II Mpanzu a Nimi (r. 1587-1614).
Toutefois, des querelles de succession éclatent sporadiquement et, entre 1561 et 1568, le royaume, paralysé par des conflits internes, tombe aux mains des redoutables Jagas venus des territoires situés à l’est de ses frontières.
Face à cette invasion, les diverses provinces se regroupent autour d’Álvaro Ier, qui parvient à repousser les envahisseurs en 1568, avec l’appui des Portugais.
Profitant de l’affaiblissement du Kongo provoqué par cette guerre, le royaume ibérique fonde en 1575 la ville de Luanda, à la frontière sud du royaume.
Vers 1700, le royaume désormais affaibli retrouve une certaine stabilité grâce à un ingénieux compromis politique imaginé par le roi Pedro IV Agua Rosada (r. 1696-1718), qui instaure une rotation des successions entre les grandes lignées prétendantes au trône.
En 1709, le retour à la paix est symbolisé par la réoccupation et la reconstruction de la capitale, São Salvador. Le nouveau système fonctionne à peu près sans heurt tout au long du XVIIIe siècle.
Ce qui était un royaume centralisé au cours des siècles précédents se fragmente progressivement, uni par l’attachement à la capitale, mais divisé par l’indépendance croissante des provinces, notamment Soyo et Nsundi, dans le nord du royaume. La trêve obtenue par le système de rotation prend fin en 1764. À partir de cette date, et jusqu’à l’annexion progressive dans l’Angola colonial entre 1859 et 1914, la stabilité du royaume est assurée par une série de règnes, pour la plupart longs, établis par la force.
Lukeni, fondateur du Kongo et 1er ManiKongo
Alvare VI du Kongo
Cette période correspond à la guerre civile du Kongo (1665–1709): conflit interne entre des familles royales rivales du royaume du Kongo.
La guerre se poursuit du milieu du XVIIe siècle au début du XVIIIe siècle opposant les partisans de la maison Kinlaza à ceux de la maison Kimpanzu.
Pendant cette période , les prétendants au titre de manikongo vont se proclamer roi et s’établir dans différentes capitales différentes :
Mbanza Kongo également appelé Mbanza São Salvador
Kibangu
Nkondo
Mbamba Lovata
Mbula
En 1678, Pierre III attaque la capitale à la tête d’une armée de mercenaires Jagas. Le roi Daniel Ier est massacré. São Salvador est pillée et détruite. Les habitants s’enfuient. La capitale de l’ancien royaume sera abandonnée jusqu’en 1709.
La maison d’Agua Rosada était née de l’union des maisons de Kinlaza et Kimpanzu et finalement partageait la même origine Kilukeni que les autres ce qui légitimait ses prétentions à la royauté.
La maison royale avait comme quartier général la forteresse montagnarde de Kibangu.
Ana Afonso de Leão
Pierre IV de la maison d’Aguada Rosa met fin à l’anarchie, réunifie le royaume en 1709 et règne jusqu’à sa mort en 1718.
Après la réunification, afin d’éviter une nouvelle guerre, il stipule que le roi du Kongo sera désormais élu parmi les familles descendants du roi Alphonse Ier, c’est-à-dire les Maisons d’Agua Rosada, de Kinlaza et de Kimpanzu.
A sa mort, il sera succédé par Manuel II, membre de la Maison royale de Kimpanzu, deuxième souverain depuis la réunification en 1709.
Pierre VI du Kongo, Manikongo du royaume de 1859 à 1891, fut le dernier souverain effectif du royaume du Kongo.
Pierre VI du Kongo
Il accepte en 1888 de signer un traité de vassalité envers le Portugal qui confirme son serment d’allégeance de 1860 mais ouvre la porte à la colonisation. du pays.
Sous son long règne la monarchie du royaume du Kongo perd ses derniers vestiges d’autorité et d’indépendance. Malgré d’importantes résistances locales la région du Kongo est progressivement incorporée dans l’Angola portugais et partiellement dans l’État indépendant du Congo l’actuel République démocratique du Congo.
Il meurt d’apoplexie le et est inhumé en septembre suivant.
Le trône échoit à son neveu Alvare XIV du Kongo qui devient roi vassal du Portugal.
Les portugais vont abolir par la suite , la fonction de «Manikongo » après la révolte de 1913-1914.
A partir de là, le titre de « roi titulaire » est attribué symboliquement à un descendant légitime au trône du Kongo.
Pierre VIII et son épouse Isabel, Roi et reine titulaire du Kongo (photographie de 1934)
Le prétendant actuel au titre, depuis le 19 novembre 2000, est Dom José Henrique da Silva Meso Mankala. Il est né en 1942 et serait le petit-fils du roi Pedro VII. Il est chef de la famille royale et chef de la noblesse kongolaise.
Afonso Mendes
Afonso Mendes est le chef des autorités traditionnelles de Mbanza-Kongo ainsi que le substitut du roi Kongo.
Sources Kikokula Meno, La conception du pouvoir chez Mvemba Nzinga (Dom Afonso I), Mani Kongo 1506-1543 : vue à travers sa correspondance (thèse de 3e cycle d'histoire), Université Paris 1, 1982, 501 p. — En deux volumes. Thiago C. SAPEDE, LE ROI ET LE TEMPS, LE KONGO ET LE MONDE Une histoire globale des transformations politiques du Royaume du Kongo (1780-1860), Institut des Mondes Africains, Thèse de doctorat en Histoire et Civilisations lespressesdureel.com - Kongo
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