Depuis le début du 18ème siècle, le Royaume du Dahomey possède, intégré à son corps d’armée, une unité de femmes combattantes.
Fondé entre 1708 et 1711 par la reine Tasi Hangbè, le corps des femmes guerrières combat avec vaillance lors de guerres avec des royaumes ennemis. Elles sont appelées Minos, signifiant « Nos mères » en fongbe, la langue officielle du Royaume du Dahomey. Ce sont les Européens qui, découvrant ce régiment de guerrières, les surnomment Amazones, en référence au peuple de femmes guerrières de la mythologie grecque.
Son nom se traduit par “Dieu dit la vérité”. Elle est la chef des célèbres amazones [du Dahomey, ancien nom du Bénin], bien ancrées dans l’Histoire mais dont on oublie souvent la provenance. Aux alentours de 1850, Seh-Dong-Hong-Beh dirige cette armée composée de plus de 6 000 combattantes. Leur combat le plus connu est l’assaut lancé contre la forteresse Egba d’Abeokuta [au Nigeria]. A la fin du XIXe siècle, le roi du Dahomey Behanzin mène la guerre contre les colons français. Dans son armée de 10 000 guerriers, on trouve encore 1 200 amazones, qui se battent jusqu’à la mort. On raconte qu’elles ont préféré brûler leurs villages plutôt que de les abandonner aux colons.
Par la suite, les Minos ont tenu tête, aux côtés des autres régiments de l’armée régulière du Dahomey, à l’avancée des colons français. Le corps des Amazones est dissout lorsque le Dahomey est intégré à l’Afrique-Occidentale française.