Elle devient reine du Waloo, le 1er Octobre 1846 et dirigea le royaume d’une main de fer.
Elle a 36 ans lorsqu’elle remplace , sa soeur Njeumbeut Mbodj à la tête du Royaume.
Lorsqu’en 1855 les Français arrivent sur la côte sénégalaise dans l’espoir de la coloniser, ils se heurtent à la résistance d’une femme. Postée sur son trône, le visage altier et le corps opulent, elle fume sa longue pipe. Autour d’elle, plus de 500 femmes richement vêtues et une gigantesque armée lui obéissent au doigt et à l’œil.
Son courage et sa tenacité est un héritage. Elle, dont sa mére , la linguére (reine) Fatim Yamar , avait affronté et repoussé les Maures esclavagistes avec une armée de femmes déguisées en hommes. Ces derniers, profitant de l’absence du Brack et des hommes, les avaient attaqué à Nder en 1820.
Blessés dans leur orgueil pour avoir été défait par des femmes, les Maures lancérent un deuxiéme assaut. Défaites et voulant échapper à l’esclavage, ces femmes décidèrent de s’immoler. Mourrir dans la dignité que de vivre esclave avaient elles préféré.
La reine avait bien pris soin de faire échapper ses deux filles Njeumbeut et Ndatté, 12 et 10 ans pour qu’elles continuent la lignée.
Dès 1847, Ndaté Yalla défie les autorités françaises en réclamant le libre passage des troupeaux, conduits par les Soninkés, vers la ville de Saint-Louis, et en faisant prévaloir ses droits sur les territoires du royaume de Waalo.
Dans sa lettre au gouverneur, elle écrira ceci:
«C’est nous qui garantissons le passage des troupeaux dans notre pays ; pour cette raison nous en prenons le dixième et nous n’accepterons jamais autre chose que cela. St Louis appartient au Gouverneur, le Cayor au Damel et le Waalo au Brack. Chacun de ces chefs gouverne son pays comme bon lui semble ».
Le 5 novembre 1850 Ndaté interdit tout commerce dans les marigots de sa dépendance et pousse les Français au bout de ce qu’ils peuvent supporter.
On retient ce qu’elle écrira en s’adressant à l’Administrateur Faidherbe le 23 mai 1851:
« Le but de cette lettre est de vous faire connaître que l’Ile de Mboyo m’appartient depuis mon grand-père jusqu’à moi. Aujourd’hui, il n’y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule ».
En février 1855, ce sont 15 000 hommes qui débarquent au Waalo, armés de fusils que ne possèdent pas les guerriers de Waalo. Aux dignitaires du royaume, Ndaté Yalla Mbodj confesse :
« Aujourd’hui nous sommes envahis par les conquérants. Notre armée est en déroute. Les tiédos (guerriers) du Walo, si vaillants guerriers soient-ils, sont presque tous tombés sous les balles de l’ennemi. L’envahisseur est plus fort que nous, je le sais, mais devrions-nous abandonner le Walo aux mains des étrangers ? »
Ndaté Yalla prend la tête d’une grande armée et affronte les troupes françaises, mais elle est rapidement vaincue.
Ndaté Yalla Mbodj meurt en 1860, dernière souveraine du royaume de Waalo. Son fils, Sidya Ndaté Yalla Diop, lui succèdera dans la révolte contre les colons français.