
Chez Black Ego, le passé inspire le futur . Nous explorons et partageons l’histoire fascinante de l’Afrique, de ses civilisations anciennes à ses héros modernes. Notre mission est de reconnecter les générations actuelles à l’héritage culturel du continent, à travers des récits captivants, des découvertes archéologiques et des initiatives éducatives.
Metisse Noire
Categories: Focus, Histoire de l'Afrique
L’histoire des mathématiques est souvent racontée à travers les prismes grec, arabe et européen, occultant ainsi des contributions majeures venues d’Afrique. Pourtant, bien avant Pythagore ou Euclide, des civilisations africaines avaient développé des systèmes numériques avancés, des outils de calcul ingénieux et des concepts mathématiques intégrés à leur quotidien.
Des gravures préhistoriques aux systèmes numériques Yoruba, en passant par l’architecture des pyramides et des villes médiévales, les mathématiques africaines témoignent d’une pensée complexe et d’une transmission millénaire du savoir.
L’un des plus anciens artefacts mathématiques connus est l’os d’Ishango, découvert près du lac Édouard, en République démocratique du Congo. Datant d’environ 20 000 ans avant notre ère, il est gravé de séries de nombres organisés en séquences qui suggèrent :
💡 Anecdote : Certains chercheurs pensent que l’os d’Ishango aurait pu servir à suivre les cycles lunaires, faisant de lui un des premiers instruments astronomiques de l’humanité.
L’Égypte antique a marqué l’histoire par l’utilisation avancée des mathématiques en architecture.
💡 Anecdote : Des textes hiéroglyphiques révèlent que les Égyptiens utilisaient des cordes à nœuds pour tracer des angles droits et réaliser des mesures précises, une méthode également observée en Afrique de l’Ouest chez les bâtisseurs de Djenné.
Dans les marchés et comptoirs de l’Antiquité africaine, les échanges commerciaux nécessitaient des systèmes de mesure précis.
Construite entre le XIe et le XVe siècle, la cité du Grand Zimbabwe repose sur des principes mathématiques avancés.
Plusieurs civilisations africaines ont développé des systèmes de numération alternatifs, indépendants du système décimal.
Les Yoruba utilisent un système vigésimal (base 20) avec une logique soustractive et additive :
💡 Anecdote : Ce mode de numération présente des similitudes avec le système maya, prouvant que différentes civilisations ont exploré plusieurs voies pour compter et calculer.
Les mathématiques africaines ne se limitaient pas aux calculs abstraits : elles étaient pratiques et intégrées dans la vie quotidienne.
💡 Anecdote : Le célèbre mathématicien Ron Eglash a montré que les villages africains, les sculptures et les motifs textiles respectent des fractales, un concept mathématique qui n’a été formalisé qu’au XXe siècle en Occident.
Les Bamanas du Mali utilisaient des bâtons de calcul gravés en bois pour effectuer des additions, multiplications et répartitions de richesses. Ces outils servaient notamment dans les échanges commerciaux et la gestion des stocks agricoles.
💡 Anecdote : Cette méthode rappelle les bâtons de comptage utilisés en Mésopotamie et en Chine, montrant que des civilisations différentes ont développé des outils similaires pour résoudre des problèmes mathématiques concrets.
Les Dogons du Mali ont développé un système calendaire complexe, basé sur des multiples de 60, qui régit leur organisation sociale et agricole. Ce calendrier intègre :
💡 Anecdote : Le cycle de 60 ans utilisé par les Dogons dans leur calendrier est proche du cycle sexagésimal babylonien, suggérant des connaissances astronomiques précises indépendantes des modèles européens ou asiatiques.
Aujourd’hui, les chercheurs en histoire des sciences commencent à revaloriser ces contributions africaines.
💡 Anecdote : En 2010, des chercheurs ont démontré que les modèles de distribution urbaine en Afrique de l’Ouest obéissent à des lois mathématiques fractales, une découverte qui intéresse les urbanistes modernes.
Loin d’être un continent en marge des sciences, l’Afrique a développé des systèmes mathématiques sophistiqués bien avant l’ère moderne. De l’os d’Ishango aux structures fractales observées dans l’urbanisme et l’art africain, les mathématiques ont toujours été présentes dans les sociétés africaines sous des formes originales et avancées.
Redécouvrir ces savoirs, c’est non seulement rendre justice à l’histoire africaine, mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives pour les sciences modernes.
Copyright 2024 Archaeology theme. All Rights Reserved.