Les bases de la culture Sérère

L’origine ethnique des Sérère est assez compliquée. Ils sont parents des Toucouleur et des Wolof, mais il y a une culture sérère très particulière. Ils parlent une langue proche du poular (mais avec une anthroponymie différente de celle des Peul).

L’animisme traditionnel a été entamé très superficiellement par l’Islam et le Christianisme.

Avec le recul de la culture du mil traditionnelle au profit maintenant de l’arachide, les Sérère se wolofisent et s’islamisent.
Ils occupent la région du Sine et du Saloum et la Petite Côte avec une très grande densité de population (75 habitants au kilomètre carré).
On les trouve aussi à Thiès et dans toute cette région (Touba Toul). Dans les îles de l’embouchure du Saloum vit un sous groupe sérère, les Niominka, surtout pêcheurs, mais aussi agriculteurs, comme les Sérère.

L’Histoire des Sérères


Les Sérère auraient pour origine le Fouta Toro qu’ils auraient quitté vers le XII eme siècle pour fuir l’islamisation de cette région par l’empire du Mali. (Ils seraient donc apparentés aux Peul et Toucouleur.) Ils auraient trouvé dans la région du Sine les Sossé d’origine manding avec lesquels ils s’allièrent. Au xve siècle, une autre immigration Sossé, conquérante cette fois ci, apporta son organisation étatique. Ils se divisèrent en deux monarchies démocratiques : l’une s’établit au Sine et l’autre au Saloum. Les Sossé conquérants constituaient l’autocratie, appelée Guelowar.
La royauté Sérère était laïque. Les premiers souverains durent secouer la tutelle des Toucouleur et, progressivement, arrivèrent à unifier l’ethnie des Sérère et des Sossé. Les deux royautés étaient organisées selon des modèles très démocratiques. Le souverain dépendait d’une assemblée de ministres et de chefs locaux qui assuraient l’administration centrale et régionale.

La vie économique des Sérère

Les Sérère sont surtout des agriculteurs sédentaires qui cultivent le mil et l’arachide. Dans les îles basses du Saloum, les Niominka pratiquent la pêche, la récolte du sel marin et cultivent le riz. Les Niominka sont un sous groupe des Sérère.

La vie sociale des Sérère

La hiérarchisation sociale est assez souple. Le système des castes est à peine marqué et, quand il existe, il est d’origine wolof et toucouleur.
La société sérère se composait de l’aristocratie guelowar, lignée régnante d’origine sossé, des hommes libres, nobles ou non nobles (Diambour en wolof), des paysans, maîtres de la terre (Badolo), comprenant aussi les artisans, les griots et des anciens captifs ou esclaves (les Diam Dioudou sont des descendants d’esclaves nés dans la famille libre dont ils dépendent).
Une hiérarchie des castes s’établit plus sur des clivages sociaux dus à la nature de l’activité économique des familles que sur le métier lui même.
Des termes sérère existent pour désigner les activités artisanales; on en a dérivé des noms d’artisans : pal, cordonnier (en wolof : houdé); tafax, forgeron (en wolof : tengué); tus up, teinturier; tiriw, tisserand (en wolof : raba kat); wawul, griot (en wolof : quéveul).

Le  Griot, indispensable à la société sérère

Les artisans s’appellent nyeni. La société sérère du Sine, restée féodale jusqu’à l’indépendance, a encore des griots pour représenter chaque classe.

A Diakhoa, capitale de l’ancien royaume de Sine, le roi a ses griots, comme tous les chefs de villages importants. Hamadou Kouyaté, anciennement griot principal du Président Senghor, est d’origine sérère.
village sérère (phot. François-Edmond Fortier)

 

Leur vie Religieuse:

Les Sérère, restés animistes, croient en un dieu créateur (Rog) et en des dieux inférieurs et des esprits qui habitent des petites maisons au pied des arbres. Des offrandes sont données aux fétiches : arbres, pierres, morceau de bois, etc. Des grandes fêtes sont organisées pour favoriser la chute de la pluie. Il y a également de nombreuses fêtes agricoles (culte Tahar) pour le début des travaux agricoles. Le culte des morts donne une grande importance aux funérailles (on croit à la réincarnation en certains êtres vivants).

Les Sèreres, animistes malgré tout

L’animal totem est fréquent chez les Sérère.

Les cérémonies de la circoncision (N’Giong), les funérailles (Deuth). les tatouages (N’diam) donnent lieu à des fêtes extraordinaires (,particulièrement dans la région de Thiès).
Le Boté est une autre fête traditionnelle de la vie des Sérère, elle dure de un à deux mois.
Saltigués

Leur vie culturelle:

La musique sérère des griots est très riche. Le chant est accompagné de la kora ou par des gourdes frappées des mains. Ces chants sont souvent dédiés à la mémoire d’un grand guerrier ou d’un grand chasseur. Le Sérère est un excellent batteur de tam tam.
A Touba, près de Thiès, et dans d’autres villages a lieu, avant la saison des pluies, une cérémonie, le Fil. Les danses et les chants durent du samedi au mardi. Il s’agit d’un véritable carnaval où les mages sérère, déguisés, prédisent publiquement les événements importants de l’avenir : les épidémies, les famines, l’importance des pluies et de la récolte annuelle et donnent tous les moyens de conjurer les calamités naturelles.

Leur vie artisanale:

L’artisanat sérère est du type familial, dans les milieux ruraux. Chaque famille, même si elle est, par ses origines étrangères, frappée d’interdit de caste, produit la plupart des objets dont elle a besoin.
Les Sérère s’habillent comme les Wolof. Les femmes portent une pièce de monnaie et des perles dans les cheveux, des bracelets de cuivre au bras et au poignet (pendant la domination wolof, les Sérère n’avaient pas le droit de porter des bijoux en or ou en argent).
Les maisons rondes ou carrées sont assez semblables à celles des Wolof, ainsi que l’ensemble de leur artisanat, mais leur vannerie est particulièrement riche.
Les centres d’artisanat plus spécifiquement sérère se trouvent à Fadiouth (ateliers de vanneries), Joal, Thiès et Touba.
Source : historia-mundi.forumculture.net
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