La guerre des mahdistes, ou guerre du Soudan, est un conflit qui oppose, au Soudan de 1881 à 1899, principalement les mahdistes soudanais, aussi appelés « derviches », désireux d’établir un émirat dans la région, aux forces égyptiennes puis anglo-égyptiennes. Ce conflit a également impliqué l’Éthiopie, l’Italie, l’État indépendant du Congo et la France. Les combats qui se sont surtout déroulés au Soudan ont également touché le sud de l’Égypte, les zones frontalières de l’Érythrée et de l’Éthiopie. Le conflit s’est terminé par la défaite des mahdistes, vaincus par les forces anglo-égyptiennes commandées par Horatio Herbert Kitchener.
Pour les Britanniques, cette guerre est la « campagne du Soudan », notamment racontée par Winston Churchill qui y participa et l’appelle the river war (« la guerre du fleuve », le Nil).
En 1819, le Soudan tomba sous contrôle égyptien. L’occupation égyptienne fut cruellement ressentie dans le pays, essentiellement du fait d’une taxation des plus abusives.
Dès 1873, désireux de s’assurer le canal de Suez, point de passage obligé vers leur empire des Indes, les Britanniques firent pression sur les autorités égyptiennes et obtinrent assez aisément le contrôle direct d’intérêts en Egypte. Au Soudan toutefois, en dépit de difficultés croissantes, les Britanniques demeuraient volontairement absents.
En l’absence d’un pouvoir local fort, les populations musulmanes soudanaises se radicalisèrent, reprochant aux Egyptiens et aux Ottomans un relâchement religieux et une trop grande proximité avec les Occidentaux.
Bientôt, un leader religieux soudanais, Muhammad Ahmad, prôna une guerre Sainte et attira à lui nombre de partisans. Ahmad se proclama le Mahdi, un nouveau prophète du monde islamique.
Le gouverneur égyptien du Soudan, Raouf Pacha, envoya contre lui des compagnies d’infanterie qui, à maintes reprises virent leur offensive être repoussée par le Mahdi .
Tandis que le Mahdi attirait sans cesse de nouveaux partisans, une nouvelle offensive égyptienne échoua, le 9 décembre 1881 ,puis le 7 juin 1882, la force égyptienne fut entièrement détruite et abandonna aux vainqueurs de nombreuses pièces d’équipement et d’armement.
Durant l’été 1883, les Britanniques, qui disposaient d’énormes intérêts en Égypte, commencèrent à s’inquiéter de l’incapacité égyptienne à mater la rébellion.
Une armée égyptienne sous commandement britannique fut envoyée à l’armée du Mahdi, qui les battit à maintes reprises.
Le 3 novembre 1883, elle attaque de nouveau le Mahdi, qui les écrase après 2 jours de combat.Par ailleurs, à la suite d’un tel succès, de nouvelles régions, proches de la Mer Rouge, firent allégeance au Mahdi.
Le 4 février 1884, l’histoire se répéta lors de la bataille d’El Teb.
Après les désastres subis par les forces anglo-égyptiennes, les Britanniques, dirigés par le général Gerald Graham, décidèrent de prendre les choses en main. Les britanniques remportèrent la bataille de Tamai.
Mais le but recherché par les Britanniques (rompre le moral des rebelles) ne fut pas atteint, la guerre continua.
Ainsi les combats continuaient, l’influence du Mahdi ne cessait de grandir, mais les armées des 2 côtés commençaient à s’affaiblir . Le général Gordon et ses troupes sont massacrés à Khartoum, ce qui provoque la chute du gouvernement à Londres. Muhammad Ahmad, le Mahdi, mourut en 1885 peu après sa victoire de Karthoum et fut remplacé par le Calife Abdallahi ibn Muhammad.
Le conflit finit par impliquer l’Éthiopie, l’Italie, l’État indépendant du Congo et la France.
En 1896, les Mahdistes se retrouvèrent acculés à la défensive pratiquement sur tous les fronts;
Le 3 avril 1896 , l’assaut italien est repoussé.
L’armée anglo-égyptienne sous le commandement britannique surprit les Mahdistes au campement à Firket. Pris par surprise et attaqués de deux côtés par l’armée anglaise divisée en deux colonnes, les 4 000 Mahdistes furent mis en pièces et perdirent plus de 1 500 tués et 500 prisonniers. Sur 62 émirs mahdistes présents, 48 furent tués ou capturés.
Les combats se poursuivirent jusqu’en 1899.
Le 25 novembre 1899, les Mahdistes attaquèrent les Britanniques mais furent accueillis par les tirs de mitrailleuses Maxim. Complètement démoralisés, les Mahdistes refluèrent en désordre après avoir perdu 1 000 soldats ( tués et blessés). Le Calife Abdallahi ibn Muhammad, successeur du Madhi, figurait parmi les morts.
La bataille Umm Diwaykarat signifia la fin de la résistance des Mahdistes. Quelques poches de résistances tinrent jusqu’en janvier 1900 mais il fallut attendre 1916 pour capturer les derniers fidèles du Mahdi.
Cette épisode fut connu sous le nom de la guerre du Soudan ou guerre des mahdistes.Le Soudan anglo-égyptien fut créé à l’issue de cette guerre.