Le mot « pygmée » est utilisé dans un sens général pour désigner les peuples habitants traditionnellement les forêts d’Afrique centrale. Toutefois, ce mot est la plupart du temps utilisé de façon péjorative par d’autres groupes ethniques à des fins de dévalorisation et de discrimination. Leur nombre est estimé entre 150 000 et 200 000 individus. Plusieurs groupes sont disséminés de la côte Atlantique aux Grands Lacs. Les principaux sont, d’ouest en est: les Bagyéli (ou Bakola) et les Medzan (Cameroun), les Baka et Bangombe (Cameroun, Gabon, Congo), les Bakola (Gabon, Congo), les BaAka et les BaMbenzele (RCA, Congo), les BaTwa, BaCwa et BaMbuti (RDC), et les BaTwa (Rwanda, Burundi, Ouganda). L’Antiquité les connaissait déjà, depuis leur découverte par une expédition vers les sources du Nil, envoyée par un Pharaon de la VIe dynastie. D’Égypte, la connaissance des Pygmées s’est répandue chez les Anciens, ils sont nommés par Homère et par Aristote et représentés sur des mozaïques de Pompéi. Ensuite, les Occidentaux en firent des monstres infra-humains, jusqu’à ce que des explorateurs de la fin du XIXe siècle les rencontrent. Pendant la période coloniale, toutes les possessions européennes du bassin congolais furent soumises au régime de l’économie de traite et du pacte colonial où les paysans furent contraints au travail forcé, aux réquisitions, etc. Même si les Pygmées, en raison de leur nomadisme, n’ont pas directement été victimes du régime colonial, ils ont souffert des dérèglements de l’économie villageoise. La nécessité de main d’œuvre pygmée sur les plantations de rentes fit naître un système social autoritaire voisin du sevrage qui se maintient encore aujourd’hui. Les différents groupes pygmées vivent dans des campements comprenant trente à soixante-dix personnes, constitués d’une dizaine de huttes hémisphériques. Ces unités socio-économiques n’ont traditionnellement pas de chef ou de gouvernement formel même si trois personnalités ont une grande influence : l’aîné, le maître de chasse et le devin guérisseur. Chaque individu est indépendant et prend ses responsabilités. Il existe cependant une grande coopération pour la chasse, la musique ou les gardes d’enfants.
Source : Groupe international de travail pour les peuples autochtones – GITPA
Photo : Un pygmée du Cameroun